Bien qu'en forte expansion - au point de talonner en terme d'effectifs le rival historique du Grand Orient - la Grande loge nationale française est-elle au bord de l'implosion ? Riche, avec un budget annuel de 17 Me, la GLNF est également puissante, avec 43 000 frères souvent issus de milieux et de professions influentes. Sur la Côte d'Azur comme dans le reste de l'Hexagone, elle est cependant minée par une grave crise interne qui s'est encore aggravé ces derniers jours. La contestation vise le patron national de l'obédience, le Grand maître François Stifani. Cet Antibois et avocat d'affaires de 63 ans se voit, notamment, reprocher par ses détracteurs son « autoritarisme », une gestion « opaque » de l'obédience et une surmédiatisation de sa personne. La crise éclate au jour le 4 décembre 2009 à Paris lorsqu'en pleine réunion du Souverain Grand comité - sorte de conseil des sages - une vingtaine de dignitaires enlèvent, en signe de protestation, leur tablier maçonnique. En même temps, leur chef de file tente de lire une déclaration critique à l'égard du Grand maître. Celui-ci fustige « 24 trublions » bientôt suspendus.
Assemblée générale annulée
Mais loin d'être tuée dans l'œuf, la révolte s'étend. Le 25 mars 2010 à l'assemblée générale annuelle, une majorité de votants refuse de valider le budget. Le Grand maître clôt la séance sous les cris de « Stifani démission ». L'incident est sans précédent. Le 16 octobre dernier, une nouvelle AG est organisée, non en un seul lieu, mais aux sièges des quarante provinces. Cette fois-ci, François Stifani obtient une (courte) majorité. Les opposants dénoncent le changement de règles du jeu. Ils saisissent la justice qui vient de leur donner, en partie, raison. Le tribunal de Paris annule l'assemblée d'octobre et ordonne qu'à la suivante, organisée en un lieu unique, l'éventuelle révocation du Grand maître figure à l'ordre du jour.
François Stifani risque-t-il de devoir passer la main ? La question ne se posera pas avant plusieurs semaines, l'intéressé ayant interjeté appel du jugement parisien et contesté son exécution immédiate. Dans l'attente, chaque camp compte ses forces.
Côté Stifani, seul le chef s'exprime et répète bénéficier d'un large soutien. Son bras droit, l'Antibois Daniel Jacquet, nommé à la tête d'une super-province regroupant le quart Sud-Est de la France, ne « souhaite pas communiquer ».
Son successeur à la tête de la province englobant les A.M n'en a pas plus envie. « Je ne peux le faire avant d'être installé courant janvier », avance Dominique Charpentier, retraité de fraîche date après avoir dirigé à Nice le Comité régional du tourisme.
Du côté des « mutins », on rêve d'une révolution de velours. Et on se délecte de la lettre de défiance à l'encontre de la direction de la GLNF, envoyée la semaine dernière par des loges suisse, belge et du Luxembourg. Mais sur la Côte d'Azur, où la « ligne » Stifani a recueilli en octobre 80 % des voix, les opposants ne parlent pas à visage découvert. « Nous avons peur d'inévitables sanctions », explique l'un d'eux. La GLNF est-elle menacée de scission ? « On nous pousse à démissionner », affirme ce dignitaire. « Mais pourquoi serait-ce à nous de partir ? »
Jean-Paul FRONZES
RESTONS UNIS AU SEIN DE NOTRE GLNF |
NE DÉMISSIONNONS SURTOUT PAS |
NOUS ALLONS GAGNER ENSEMBLE |
IMPORTANT |
N'ALIMENTONS PAS LE COMPTE BANCAIRE DE LA GLNF DU "GUIDE" ATTENDONS LA NOUVELLE AG
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